Une entreprise quel que soit son activitĂ© est amenĂ©e Ă utiliser des logiciels : systèmes d’exploitation, logiciels autonomes, outils bureautiques, progiciels, … Cependant, le traitement comptable appropriĂ© qui se rapporte au logiciel ou au site internet achetĂ© ou produit par l’entreprise est souvent mĂ©connu ce qui engendre des erreurs de comptabilisation qui si elles ne sont pas dĂ©tectĂ©es, vont conduire Ă produire des comptes annuels qui ne correspondent pas Ă la rĂ©alitĂ©. La complexitĂ© s’accroĂ®t lorsque le logiciel ou le site internet est une production maison. Faut-il activer les dĂ©penses liĂ©es Ă la crĂ©ation du logiciel/site internet ou faut-il les maintenir en charges? Etant donnĂ© que le choix du traitement comptable a une incidence directe sur le rĂ©sultat, il est important de bien comprendre les règles comptables applicables pour prendre de bonnes dĂ©cisions.
Nous allons commencer par les logiciels et ensuite parlerons des sites internet.
Les Logiciels
Un logiciel est un ensemble de sĂ©quences d’instructions interprĂ©tables par une machine et d’un jeu de donnĂ©es nĂ©cessaires Ă ces opĂ©rations. Le logiciel dĂ©termine donc les tâches qui peuvent ĂŞtre effectuĂ©es par la machine, ordonne son fonctionnement et lui procure ainsi son utilitĂ© fonctionnelle. Pour faire simple, si vous ĂŞtes un utilisateur de Sage, ou mĂŞme de la suite bureautique de Microsoft (Excel, Word, Power point, …) alors vous savez ce qu’est un logiciel puisque vous les utilisez dĂ©jĂ .Â
Les logiciels constituent des droits incorporels protégés juridiquement.
Le traitement comptable des logiciels dépend de leur nature. Comptablement, les logiciels sont distingués de la façon suivante :
- les logiciels indissociables du matériel ;
- les logiciels faisant partie d’un projet de dĂ©veloppement;
- les logiciels autonomes ou dissociés.
Logiciels indissociables (ou associés) du matériel
Lorsqu’un matĂ©riel informatique est acquis, il comporte des systèmes d’exploitation et des logiciels intĂ©grĂ©s. Ces logiciels indissociables sont comptabilisĂ©s en immobilisations corporelles avec le matĂ©riel auquel ils sont rattachĂ©s. Ceci signifie que si vous achetez un ordinateur chez votre fournisseur qui vous le livre avec une licence du système d’exploitation Windows 10 valide, vous n’aurez plus Ă sĂ©parer la valeur du matĂ©riel (hardware) de celle du logiciel (software). Tout va ĂŞtre comptabilisĂ© directement en immobilisation corporelle.
Logiciels faisant partie d’un projet de dĂ©veloppement
Certains logiciels peuvent être acquis ou fabriqués en vue d’être utilisés dans un projet de développement plus global. Ils suivent dès lors le traitement comptable des projets auxquels ils se rapportent :
- les coûts engagés durant la phase de recherche sont obligatoirement constatés en charges ;
- les coĂ»ts engagĂ©s durant la phase de dĂ©veloppement sont activĂ©s dès lors que les critères d’activation sont rĂ©unis.
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Logiciels autonomes (ou dissociés)
Les logiciels autonomes se subdivisent en deux catégories :
- les logiciels destinés à un usage interne acquis ou créés par l’entité ;
- les logiciels destinés à un usage commercial.
Logiciels autonomes Ă usage interne acquis
Si un logiciel est achetĂ© pour les besoins internes de l’entreprise et qu’il est destinĂ© Ă servir de façon durable Ă l’activitĂ© de l’entitĂ©, alors ce logiciel constitue une immobilisation incorporelle Ă enregistrer, au dĂ©bit du compte 2131 Logiciels, par le crĂ©dit du compte 4811 Fournisseurs d’immobilisations incorporelles pour son coĂ»t d’acquisition.
Le coĂ»t d’acquisition d’un tel logiciel est composĂ© :
- du prix d’achat convenu,
- des frais accessoires, c’est-Ă -dire les charges directement ou indirectement liĂ©es Ă l’acquisition pour la mise en Ă©tat d’utilisation du logiciel, avant de procĂ©der Ă sa mise en exploitation.
Ă€ compter de sa date d’acquisition, le coĂ»t du logiciel doit ĂŞtre rĂ©parti sur sa durĂ©e probable d’utilisation, selon un plan d’amortissement. Ă€ cet Ă©gard, il convient de dĂ©terminer, avec une probabilitĂ© raisonnable, la date Ă laquelle le logiciel cessera de rĂ©pondre aux besoins de la clientèle de l’acquĂ©reur, compte tenu de l’Ă©volution prĂ©visible des connaissances techniques en matière de conception et de production des logiciels. Pour ne pas se casser la tĂŞte, la plupart des entreprises prĂ©fèrent s’aligner Ă ce qui est prĂ©vu par la rĂ©glementation fiscale en matière de durĂ©e d’amortissement.
Logiciels sous licence d’exploitation
Le logiciel sous licence d’exploitation est considĂ©rĂ© comme acquis, alors mĂŞme que l’entitĂ© n’en est pas propriĂ©taire, car elle dispose d’un droit d’utilisation accordĂ© par le contrat qui constitue la protection juridique. Tel est le cas :
- lorsque la licence fait l’objet d’un versement unique en dĂ©but de contrat,
- lorsqu’elle est rĂ©munĂ©rĂ©e sous forme de redevance (fixe ou variable) sur toute la durĂ©e du contrat. Le coĂ»t de la licence dans le second cas doit ĂŞtre estimĂ© et correspond Ă la valeur actualisĂ©e des redevances futures.
Cas spécifique des contrats de service
II s’agit de contrats de services permettant d’utiliser un logiciel Ă distance par le biais d’une simple connexion Ă internet et de bĂ©nĂ©ficier de tous les services et expertises liĂ©s. Ce type de service est en vogue aujourd’hui. On l’appelle Ă©galement le SAAS (software as a service). Ainsi plutĂ´t que d’acheter un logiciel comptable, une entreprise pourrait payer un abonnement mensuel pour tenir sa comptabilitĂ© dans le cloud, les donnĂ©es Ă©tant hĂ©bergĂ©s dans les serveurs du fournisseur. En gĂ©nĂ©ral, ce type de contrat n’a pas pour objet de transfĂ©rer la licence d’exploitation du logiciel, mais uniquement de donner un droit d’utilisation du logiciel, par le biais du droit d’accès Ă la plateforme. Ce droit n’est pas Ă inscrire Ă l’actif.
En effet, contrairement Ă l’achat d’une licence d’exploitation de logiciel, le droit d’utilisation du logiciel n’est pas contrĂ´lĂ© par l’utilisateur :
- pas d’option d’achat du logiciel au terme du contrat, ce qui l’empĂŞche de bĂ©nĂ©ficier des avantages liĂ©s Ă l’exploitation du logiciel non encore consommĂ©s au terme du contrat de location ;
- la solution n’est, en gĂ©nĂ©ral, pas spĂ©cifique au client ; le client n’hĂ©berge pas le logiciel dans son propre système, ce qui lui Ă©vite tout risque d’entretien du logiciel ;
- le paiement est fonction de l’utilisation, lui Ă©vitant ainsi tout risque de prix.
Ainsi, les redevances versées rémunèrent une prestation de services continue et sont à ce titre, à comptabiliser en charges, au fur et à mesure de la prestation rendue dans un compte de «services extérieurs» (compte 6343 Redevances pour logiciels).
Logiciels autonomes à usage interne créés
Le processus de production d’un logiciel dĂ©bute lorsque, Ă la date de l’Ă©tablissement des situations comptables, les conditions suivantes sont simultanĂ©ment remplies :
- le projet doit avoir de sérieuses chances de réussite technique,
- l’entitĂ© doit avoir indiquĂ© concrètement l’intention de produire le logiciel concernĂ© et de s’en servir durablement pour rĂ©pondre Ă ses propres besoins (donc Ă l’utilitĂ© qu’il prĂ©sente pour elle) ; son intention doit ĂŞtre exprimĂ©e de manière prĂ©cise et ĂŞtre matĂ©rialisĂ©e (note, compte-rendu, etc…).
Les logiciels autonomes à usage interne créés, sont évalués et comptabilisés au coût de production. Les différentes étapes de la conception de même que le traitement comptable réservé sont les suivantes :
- phase de conception
- Etude prĂ©alable (phase 1) Cette phase a pour objet de dĂ©finir les objectifs globaux et les contraintes du projet en vue de sa rĂ©alisation. En outre, Ă ce stade, le projet a une faible probabilitĂ© de succès technique. Par consĂ©quent, les dĂ©penses engagĂ©es lors de l’Ă©tude prĂ©alable doivent ĂŞtre inscrites dans les charges de l’exercice au cours duquel elles sont engagĂ©es et ne peuvent ĂŞtre rattachĂ©es, avec exactitude, au coĂ»t d’un projet en cours d’individualisation.
- Analyse fonctionnelle (phase 2) Les frais d’analyse fonctionnelle sont gĂ©nĂ©ralement exclus du coĂ»t de production du projet en cours.
- Analyse organique (phase 3) Sauf exception, les frais d’analyse organique sont inclus dans le coĂ»t de production du projet en cours. En effet, sur le plan comptable, le processus de production d’un logiciel dĂ©bute dès que le chef d’entitĂ© vĂ©rifie que les conditions Ă©noncĂ©es ci-dessus sont simultanĂ©ment satisfaites ; suivant la nature des projets, cette constatation peut intervenir au cours de l’analyse fonctionnelle ou organique.
- Phase de réalisation
- Frais de programmation, (phase 4) Ils sont toujours compris dans le coût de production du projet en cours.
- Tests et jeux d’essais (phase 5) Ils sont toujours compris dans le coĂ»t de production du projet en cours.
- Phase de livraison (mise à disposition de l’utilisateur)
- Frais de documentation (phase 6) Ils sont toujours compris dans le coût de production du logiciel.
- Formation de l’utilisateur et suivi de logiciel (phases 7 et 8) Les frais postĂ©rieurs Ă la phase de production du projet ne sont pas inclus dans le coĂ»t de production du logiciel et doivent ĂŞtre enregistrĂ©s dans les charges de l’exercice au titre duquel ils ont Ă©tĂ© engagĂ©s.
Les logiciels autonomes Ă usage interne crĂ©Ă©s sont amortis Ă compter de leur date d’achèvement, sur leur durĂ©e probable d’utilisation.
Échec du projet
Si le projet échoue définitivement, le compte 2193 Logiciels et sites internet est soldé par le débit du compte 811 Valeurs comptables des cessions d’immobilisations incorporelles.
Logiciels Ă usage commercial acquis
Les logiciels autonomes à usage commercial acquis peuvent être regroupés en trois catégories :
- logiciels acquis pour ĂŞtre revendu en l’Ă©tat ;
- logiciels spécifiques créé pour une commande client ;
- logiciels standards fabriqué à partir d’un logiciel mère.
Logiciels acquis pour ĂŞtre revendus en l’Ă©tat
Il s’agit alors d’une activitĂ© de nĂ©goce. Le logiciel est enregistrĂ© au compte 601 Achats de marchandises. A la clĂ´ture de l’exercice, le compte 31 Stocks de marchandises est dĂ©bitĂ© du montant du stock final de ces logiciels par le crĂ©dit du compte 6031 Variation des stocks de marchandises.
Logiciels spécifiques créés pour une commande client.
Les dĂ©penses de conception sont enregistrĂ©es en charges au cours de l’exercice et si la conception n’est pas terminĂ©e Ă la clĂ´ture de l’exercice, les travaux en cours sont inscrits au dĂ©bit du compte 352 Prestations de services en cours par le crĂ©dit du compte 7352 Variation des prestations de services en cours. A la fin de la conception le coĂ»t de production du logiciel est enregistrĂ© au compte 36 Produits finis.
Logiciels standards fabriqués à partir d’un logiciel mère
Le logiciel mère constitue une immobilisation incorporelle. Le coĂ»t de production des logiciels Ă partir du logiciel mère (dĂ©penses de reproduction du logiciel mère sur support magnĂ©tique, documentation et outils pĂ©dagogiques de formation des utilisateurs) doit ĂŞtre constatĂ© en charges. Les logiciels reproduits non vendus Ă la clĂ´ture de l’exercice sont inscrits en stocks de produits finis au dĂ©bit du compte 36 Produits finis.
Modifications apportées à des logiciels existants
Les dépenses d’amélioration des logiciels existants peuvent être :
- immobilisées dans le compte 2131 Logiciels, si elles ont pour effet d’augmenter la durée d’utilisation ou les performances des logiciels ;
- ou bien comptabilisées en charges, si elles n’ont que pour effet de maintenir les logiciels dans un état normal d’utilisation.
Sites internet
Parlons à présent des sites internet
Un site internet est un site accessible par l’ensemble des utilisateurs connectĂ©s au rĂ©seau mondial Web. Les dispositions comptables relatives aux sites internet s’appliquent aussi aux intranets (accessibilitĂ© accordĂ©e uniquement aux employĂ©s d’une sociĂ©tĂ© ou d’une administration).
Selon le processus d’acquisition, il existe deux catégories de sites internet :
- les sites acquis « clés en mains » ;
- les sites créés par l’entité.
Sites acquis « clés en mains »
Le coût d’acquisition d’un site acquis « clés en mains » doit être porté en immobilisation par le débit du compte 2132 Sites internet, dès lors qu’il est destiné à servir de façon durable à l’activité de l’entité. Toutefois, les sites dont le coût d’acquisition est de peu de valeur peuvent ne pas être immobilisés et portés en charges de l’exercice.
A la clĂ´ture de l’exercice, ils doivent ĂŞtre amortis selon le mode linĂ©aire sur sa durĂ©e probable d’utilisation.
Sites créés par l’entité
Deux types de sites internet créés par l’entité peuvent être identifiés :
- les sites publicitaires ;
- les sites d’e-commerce et assimilés.
Les sites publicitaires sont destinĂ©s Ă donner des informations sur l’entitĂ© (sites de prĂ©sentation), ils ne participent pas aux systèmes d’information ou commerciaux de l’entitĂ© (comptabilitĂ©, ventes, etc.). Ne gĂ©nĂ©rant pas d’avantages Ă©conomiques futurs distincts de ceux gĂ©nĂ©rĂ©s par d’autres actifs, ils constituent un support de publicitĂ© pour l’entitĂ©. En consĂ©quence, les dĂ©penses de crĂ©ation relatives Ă ces sites doivent ĂŞtre comptabilisĂ©es en charges.
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Par contre les sites d’e-Commerce sont gĂ©nĂ©rateurs d’avantages Ă©conomiques futurs. En effet, ils enregistrent les commandes clients et/ou participent aux systèmes d’information ou commerciaux de l’entitĂ©. Leurs coĂ»ts de dĂ©veloppement sont donc susceptibles d’ĂŞtre portĂ©s Ă l’actif.
NĂ©anmoins, 6 conditions cumulatives doivent ĂŞtre rĂ©unies pour que les dĂ©penses de crĂ©ation d’un site e-Commerce soient portĂ©es Ă l’actif. Elle sont les suivantes
- le site internet a de sérieuses chances de réussite technique ;
- l’entitĂ© a l’intention d’achever le site internet et de l’utiliser ou de le vendre;
- l’entitĂ© a la capacitĂ© d’utiliser ou de vendre le site internet ;
- le site internet générera des avantages économiques futurs ;
- l’entitĂ© dispose des ressources (techniques, financières et autres) appropriĂ©es pour achever le dĂ©veloppement et utiliser ou vendre le site internet ;
- l’entitĂ© a la capacitĂ© d’évaluer de façon fiable les dĂ©penses attribuables au site internet au cours de son dĂ©veloppement.
Il s’agit des six conditions nĂ©cessaires Ă l’activation des coĂ»ts de dĂ©veloppement, adaptĂ©es au cas particulier des sites internet.
La conception et le développement de sites internet comportent trois phases :
- la phase de recherche préalable ;
- la phase de développement et de mise en production ;
- la phase d’exploitation.
Phase de recherche préalable
Les coĂ»ts engagĂ©s lors de la phase de recherche prĂ©alable sont obligatoirement comptabilisĂ©s en charges car il est impossible Ă ce stade d’Ă©valuer, avec une fiabilitĂ© suffisante s’ils donneront lieu Ă des avantages Ă©conomiques futurs.
Exemples de coûts de recherche préalable :
- les dépenses engagées au titre des études de faisabilité,
- la détermination des objectifs et des fonctionnalités du site,
- l’exploration des moyens permettant de réaliser les fonctionnalités souhaitées,
- l’identification du matériel approprié et des applications,
- la sélection des fournisseurs de biens et de services,
- le traitement des questions juridiques préalables comme la confidentialité, les droits d’auteur, les marques de fabrique et le respect de la législation, l’identification des ressources internes pour des travaux sur le dessin et le développement du site.
Par ailleurs les frais de recherche comptabilisĂ©s initialement en charges, relatifs Ă un projet qui aboutit Ă la crĂ©ation de sites internet inscrits Ă l’actif, ne peuvent pas ultĂ©rieurement ĂŞtre rĂ©intĂ©grĂ©s au coĂ»t de dĂ©veloppement de l’actif.
Phase de développement et de mise en production
Les coûts de création de sites internet liés à la phase de développement et de mise en production sont inscrits à l’actif, au débit du compte 2132 Sites internet si l’entité démontre qu’elle remplit les six critères cumulatifs susmentionnés.
Exemples de coûts de développement et de production :
- l’obtention et l’immatriculation d’un nom de domaine ;
- l’acquisition ou le développement du matériel et du logiciel d’exploitation qui se rapportent à la mise en fonctionnalité du site ;
- le développement, l’acquisition ou la fabrication sur commande, d’un code pour les programmes, de logiciels de bases de données et de logiciels intégrant les applications distribuées dans les programmes ;
- la réalisation de la documentation technique ;
- les coûts afférents au contenu, notamment les frais induits par la préparation, l’alimentation et la mise à jour du site ainsi que l’expédition du contenu du site. Les graphiques constituant un élément du logiciel, les coûts de développement des graphiques initiaux sont comptabilisés comme les logiciels auxquels ils se rapportent.
Phase d’exploitation
Les dĂ©penses ultĂ©rieures au titre de sites internet, engagĂ©es après leur acquisition ou leur achèvement sont comptabilisĂ©es en charges lorsqu’elles sont rĂ©alisĂ©es, sauf :
- s’il est probable que ces dĂ©penses permettront au site de gĂ©nĂ©rer des avantages Ă©conomiques futurs au-delĂ du niveau de performance dĂ©fini avant l’engagement des dĂ©penses ;
- et si ces dĂ©penses peuvent ĂŞtre Ă©valuĂ©es et attribuĂ©es Ă l’actif de façon fiable.
Exemples de dépenses d’exploitation constituant des charges :
- formation des salariés participant à l’entretien du site ;
- enregistrement du site auprès des moteurs de recherche ;
- tâches administratives ;
- mise Ă jour des graphiques du site ;
- réalisation des sauvegardes ;
- Création de nouveaux liens ;
- vérification du fonctionnement normal et mise à jour des liens existants ;
- révisions de routine de la sécurité du site ;
- analyse d’utilisation ;
- engagement de la redevance annuelle d’utilisation du nom de domaine.
Les règles gĂ©nĂ©rales relatives aux amortissements s’appliquent Ă l’amortissement des sites Internet activĂ©s. Ces derniers doivent ĂŞtre amortis sur leur durĂ©e rĂ©elle d’utilisation, en principe courte, en raison de la forte obsolescence technique.
En revanche, le nom de domaine, pour lequel l’usage n’est pas limitĂ© dans le temps, est un actif non amortissable tant que la direction de l’entitĂ© n’a pas dĂ©cidĂ© d’arrĂŞter l’utilisation du nom Ă une date donnĂ©e. En effet, lorsque la durĂ©e d’utilitĂ© du nom du domaine devient limitĂ©e, il est amorti sur sa durĂ©e d’utilitĂ© rĂ©siduelle. L’impact de ce changement de durĂ©e d’utilitĂ© est traitĂ© de façon prospective.
Voyons maintenant comment appliquer tout ça dans le cadre de deux applicationsÂ
Application 1 sur les logiciels
La société Compta Ltd a investi dans la création d’un logiciel de gestion des stocks de pièces de rechange. Les différentes étapes de la création de ce logiciel sont les suivantes:
- Dépenses engagées au 4è trimestre N-1
- Etudes préalables : 18 000 000F
- Analyse fonctionnelle : 30 000 000F
- Analyse organique: 54 000 000F
- Dépenses engagées au 1er trimestre N
- Programmation : 15 000 000F
- Tests et jeux d’essai: 60 000 000F
- Documentation d’utilisation du logiciel: 39 000 000F
La maintenance du logiciel est rĂ©alisĂ©e par les soins des ingĂ©nieurs appartenant Ă la sociĂ©tĂ© Compta Ltd. Les frais de maintenance pour l’exercice N s’Ă©lèvent Ă 15 000 000F. Les conditions requises pour l’immobilisation sont remplies. La durĂ©e d’utilitĂ© prĂ©vue est de 5 ans. la date de mise en service du logiciel est fixĂ©e au 1er avril N.
TAF: Passer les écritures appropriées
Solution de l’application
- DĂ©penses courant 4è trimestre N – 1
- Etudes préalables :   18 000 000F
- Analyse fonctionnelle : 30 000 000F
- Analyse organique:Â Â Â 54 000 000F
                  Total 102 000 000F
Opérations | Montant débit | Montant crédit |
En cours d’exercice 6… Comptes de charges par nature    401.. comptes fournisseurs |  102 000 000 |   102 000 000 |
En fin d’exo – Immo frais d’analyse organique 2193 Logiciels en cours      721 production immobilisĂ©e |  54 000 000 |   54 000 000 |
- Dépenses engagées au 1er trimestre N
- Programmation : Â 15 000 000F
- Tests et jeux d’essai:  60 000 000F
- Documentation d’utilisation du logiciel: 39 000 000F
                        Total 114 000 000F
Opérations | Montant débit | Montant crédit |
En cours d’exercice 6… Comptes de charges par nature    401.. comptes fournisseurs |  114 000 000 |   114 000 000 |
Le 1/4/N (mise en service) 2131 Logiciel 2193 Logiciels en cours      721 production immobilisée |  168 000 000 |   54 000 000 114 000 000 |
Maintenance logiciel en cours d’année 6… Comptes de charges appropriés 4… Comptes de tiers |  15 000 000 |   15 000 000 |
A l’inventaire en fin d’exercice
Opérations | Montant débit | Montant crédit |
Au 31/12/N ⇒ 168 millions / 5 X 9/12 6812 Dotation amortissement logiciel    2813 Amortissement logiciel |  25 200 000 |   25 200 000 |
Application 2 sur le site internet
Les dirigeants de la société Compta Ltd ont décidé fin janvier N de créer un site internet servant de vitrine commerciale à la société et permettant aux clients de réaliser certaines opérations en ligne (commande en ligne, règlement sécurisé). Les travaux correspondants à la création du site sont confiés à la direction des systèmes d’information. Les différentes phases du projet sont résumées ci-dessous:
- Etudes préalables en janvier N : 425 000 F
- Sélection des fournisseurs en février N : 100 000 F
- Obtention d’un nom de domaine le 12/3/N : 295 000 F
- Développement du logiciel d’exploitation nécessaire à la mise en fonctionnalité du site le 30/4/N: 375 000
- Développement des logiciels et bases de données 1 950 000
- DĂ©veloppement des codes le 1/5/N : 260 000
- réalisation d”une documentation technique le 15/10/N: 550 000
- Enregistrement du site auprès des moteurs de recherche le 25/10/N : 300 000
Le projet est achevĂ© et mis en service le 1/11/N. La durĂ©e d’utilisation et de 5 ans . Les coĂ»ts activables ont Ă©tĂ© comptabilisĂ©es en charge.
TAF: passer les écritures comptables appropriés
Solution
- Coût d’entrée du site
Nous avons ici un site e-commerce qui répond aux critères d’activation des dépenses.
Les dépenses de recherche (étude de faisabilité, coûts de sélection des fournisseurs) sont des charges à enregistrer dans les comptes de charges de nature. Ces coûts ne peuvent être ultérieurement intégrés aux côut de développement du site.
Les dépenses post développement liés à l’exploitation du site sont également à passer en charges.
- Obtention d’un nom de domaine le 12/3/N :  295 000
- Développement du logiciel d’exploitation le 30/4/N:   375 000
- Développement des logiciels et bases de données 1 950 000
- DĂ©veloppement des codes le 1/5/N : Â Â 260 000
- Réalisation d”une documentation technique le 15/10/N:  550 000
Total coût de production du site = 3 430 000 F
Base amortissable = 3 430 000 – 295 000 = 3 135 000. Le nom de domaine a en principe une durĂ©e d’utilitĂ© indĂ©finie et de ce fait est non amortissable sauf si l’entitĂ© envisage de ne plus l’utiliser.
Écritures comptables en fin N.
Opérations | Montant débit | Montant crédit |
Au 1/11/N ⇒  2132 Site internet 721 Production immobilisée |  3 430 000 |   3 430 000 |
Au 31/12/N ⇒ 3 430 000 / 5 X 2/12 6812 Dotation amortissement site internet    2813 Amortissement site internet |  104 500 |   104 500 |
Devenez Manager Comptable grâce à la maitrise du SYSCOHADA REVISE
Développez une compétence distinctive en maitrisant les changements majeurs introduits par la réforme du SYSCOHADA REVISE. Maitrisez les traitements comptables complexes de la société
« immobilisation incorporelle Ă enregistrer, au dĂ©bit du compte 2131 Logiciels, par le crĂ©dit du compte 4811 Fournisseurs d’immobilisations incorporelles pour son coĂ»t » : 2131** est pour les bâtiments, pas pour les logiciels. C’est le compte 205*** qui doit ĂŞtre utilisĂ©
Bonjour. j’utilise la nomenclature des comptes du rĂ©fĂ©rentiel SYSCOHADA REVISE